Durant les premières années du XIXe siècle apparaît, dans la ville de Pont-de-Beauvoisin (Isère), une mystérieuse femme prénommée Doralis.
C’est précisément le 22 octobre 1811 que Doralis Rozi est mentionnée pour la première fois. En ce jour Françoise Julien, en sa qualité de sage-femme, déclare la naissance de Pierre, un enfant naturel « né de dame Doralis Rozi couturière en cette ville ». Près de deux années plus tard, c’est un autre garçon prénommé François qui est présenté à l’officier d’état civil de Pont-de-Beauvoisin, le 9 août 1813. L’enfant est né la veille, ainsi que l’assurent les témoins. Et les registres de la ville contiennent encore deux actes semblables : les naissances de Magdeleine, le 10 août 1816 et d’Anne, le 12 août 1818. Tous les quatre sont présentés comme enfants naturels de Doralis Rozi. En revanche aucune information n’est transmise à propos de l’identité de leur mère. Son âge, son lieu de naissance ou sa filiation ne sont pas précisés. La seule information concerne sa profession : elle est couturière à Pont-de-Beauvoisin, entre 1811 et 1818.
Ce manque d’indices est identique à la lecture des actes de mariage des enfants de Doralis. Si Pierre et Anne décèdent encore jeunes, Magdeleine épouse le 7 novembre 1837, à Vaulx-en-Velin, Gaspard Schneider. Lui est employé à l’octroi* de Lyon. Magdeleine, qui exerce la profession d’ouvrière en soie, est désignée comme « fille majeure et naturelle de Doralis Rozy absente et sans nouvelles depuis plus de vingt ans ». Quant à François, il épouse le 26 avril 1842, à Lyon, Jeanne Antoinette Giraudier. L’époux est ainsi présenté : « François Rozi né au Pont-de-Beauvoisin, arrondissement de Bourgoin, le neuf août 1813, teneur de livres demeurant à Lyon rue des Capucins n°3, fils majeur de Doralis Rozi qu’il n’a jamais connue ». Les registres d’état civil ne livrent donc aucun indice permettant de retrouver la trace de Doralis. Elle aurait même disparu peu de temps après la naissance de sa fille cadette et ses enfants semblent ne l’avoir jamais connue.
La mystérieuse Doralis disparut aussi vite qu’elle apparut et l’état civil n’a conservé que la mention de son prénom bien original.
*L’octroi était une taxe perçue par la ville sur les marchandises importées.
Sources :
– Archives départementales de l’Isère – État civil de Pont-de-Beauvoisin
– Archives municipales de Lyon – État civil
– Archives départementales du Rhône – État civil de Vaulx-en-Velin
Elle porte un joli prénom rare, on l’imagine très belle. Aura-t-elle été une bonne mère… qui le sait …
Ce prénom pourrait être d'origine grec, venait elle de Grèce ?
Pas de dossier "enfants abandonnés"? Le prénom avec un I ou un Y a semble t il beaucoup plu en Seine-Maritime… (cf. Geneanet). Bonnes recherches
Bonjour, et merci pour cette “énigme” !
Avez-vous remarqué sur les AD38 pour Pont-de-Beauvoisin (Isère) sur les registres “communal” 9NUM_AC315A_14 page 19&20 et “départemental” 9NUM/5E316/7 pages 121&122 qu’il y avait 2 actes pour la naissance de Pierre ?
Les premiers actes dans ces 2 registres sont rayés, pour raison de contrevenir à l’article l’article 335 du code Napoléon, vu que l’enfant est né “d’un commerce adultérin”…
Le père est noté cependant être Joseph BIESSY, chapelier (il porte le chapeau dans cette naissance ! 😉 ).
Et l’âge de Doralis (24 ans à la naissance de Pierre) ainsi que son lieu de naissance y sont indiqués !
A vous de juger si cela suffit pour étancher notre (et votre !) curiosité ! 😉
Bien cordialement,
Marmot’91
Bonjour
Dans Geneanet, on trouve à la même époque et dans la même commune une certaine Doralis Rose COUTURIER.
S’agit-il de la même personne qui aurait déclaré ses enfants sous ses seuls prénoms, Rose étant devenu le patronyme ROZY ?
Une piste à suivre en tout cas.
Cordialement
Bonjour
Dans Geneanet, je relève le nom de Doralis Rose Couturier, née le 28 mai 1793 à Pont-de-Beauvoisin.
A la même époque, une certaine Doralis Rosi, couturière, habite à Pont-de-Beauvoisin.
Ce ne peut pas être qu’une simple coïncidence.
Une piste à creuser en tout cas.
Cordialement